De l’ancienne Sparte à l’ère de l’informatique quantique, la cryptologie a parcouru un long chemin, façonnant la manière dont nous protégeons nos données personnelles et nos communications.
Les guerriers spartiates utilisaient la scytale pour coder leurs messages grâce à un procédé simple et ingénieux. Aujourd’hui, nous nous trouvons dans des espaces connectés, protégés par des réseaux privés virtuels (VPN), de véritables sentinelles de la sécurité et de la protection des communications numériques. L’utilisation d’un VPN vous permet de chiffrer les données sortantes et entrantes de votre appareil, en les encodant de manière à ce qu’elles ne puissent être lues par personne d’autre que le destinataire prévu.
Par ailleurs, une nouvelle menace se profile à l’horizon : l’informatique quantique. Dotées d’une puissance de calcul sans précédent, les machines quantiques pourraient nous pousser à revoir nos méthodes de chiffrement actuelles. Le développement de la cryptographie quantique, une défense indispensable contre cette menace émergente, est au cœur des attentions.
Rejoignez-nous pour un voyage dans le temps, au cours duquel nous reconstituerons l’histoire de la cryptologie et nous nous pencherons sur les perspectives prometteuses d’une sécurité post-quantique, qui devrait redéfinir la manière dont nous devons protéger nos données.
Qu’est-ce que la cryptographie et pourquoi en avons-nous besoin ?
Le chiffrement est une protection indispensable ajoutée à nos échanges de données numériques. Il consiste à transformer des données en un code afin d’empêcher tout accès non autorisé. Autrefois réservé à l’usage militaire et gouvernemental, il est devenu aujourd’hui un procédé de sécurité en ligne, permettant de protéger les informations personnelles et de défendre le droit à la vie privée.
Le chiffrement est en quelque sorte le noyau de la cybersécurité. En convertissant les données dans un format illisible, il permet de vous protéger contre les cybercriminels qui tentent souvent d’intercepter des informations à caractère personnel.
Le chiffrement garantit également la confidentialité des données telles que les dossiers des patients dans le secteur de la santé et les transactions bancaires ou commerciales en ligne. Au-delà de la protection individuelle, le chiffrement protège les informations nationales classifiées et sécurise les communications confidentielles. Il a été au cœur des dispositifs de sécurité les plus évolués tout au long de l’histoire.
Les technologies de chiffrement sont-elles vraiment invulnérables ? Par exemple, ExpressVPN utilise AES-256, la même norme de chiffrement adoptée par le gouvernement américain et reconnue par les experts en sécurité du monde entier. Cette méthode s’appuie sur une clé de chiffrement (256 bits) pour convertir un texte ou des données lisibles en données chiffrées. Une attaque par force brute dans un espace protégé par une clé de 256 bits est tout simplement impossible, même si tous les superordinateurs les plus puissants au monde fonctionnaient aussi longtemps que durera l’univers.
Notez que nous avons abordé jusqu’ici uniquement la cryptographie numérique moderne. Lisez la suite pour plonger dans l’histoire de la cryptographie, depuis ses débuts à Sparte et dans la Rome antique jusqu’à son utilisation durant les deux guerres mondiales :
Les 5 plus grandes menaces qui pèsent sur la cryptographie moderne
Si le chiffrement est depuis longtemps un moyen de défense efficace contre l’interception des communications et la violation des données, les progrès technologiques ont engendré une nouvelle série de défis :
1. L’informatique quantique
L’essor de l’informatique quantique représente une arme à double tranchant pour la cryptographie. D’une part, cette technologie offre la possibilité de créer des clés de chiffrement plus complexes qui résistent même aux superordinateurs les plus puissants. D’autre part, elle menace l’intégrité des méthodes de cryptographie utilisées habituellement, telles que le chiffrement RSA, qui pourrait être rendu obsolète avec les ordinateurs quantiques dans un avenir proche.
2. Les clés de chiffrement
Les clés de chiffrement sont la base de la cryptographie moderne. Si un hacker parvient à obtenir une clé de chiffrement, il sera en mesure de déchiffrer les données que vous partagez. C’est la raison pour laquelle il est essentiel d’assurer la sécurité de ces clés. Cependant, il existe un certain nombre de façons de s’en emparer, notamment par le biais d’attaques d’ingénierie sociale, de violations de données et d’infections par des malwares.
3. La blockchain et la sécurité des échanges monétaires
La technologie blockchain est de plus en plus utilisée pour protéger les données personnelles et les transactions en ligne, mais elle n’est pas sans faille. Par exemple, si un hacker parvient à contrôler la majorité des nœuds d’un réseau blockchain, il peut potentiellement exécuter une attaque des 51 % et modifier des transactions. Les portefeuilles de la blockchain sont également souvent la cible des cybercriminels, car ils peuvent contenir de grandes quantités de cryptomonnaies.
4. Les réticences des autorités
Le chiffrement entrave les enquêtes judiciaires. Les cybercriminels ont recours à des applications de messagerie dotées de systèmes de chiffrement de bout en bout, comme nous tous. Leurs communications seraient donc une mine de preuves et de pistes pour élucider des affaires criminelles. C’est pour cette raison que des voix s’élèvent pour réclamer des backdoors (portes dérobées) permettant aux autorités d’accéder aux données chiffrées à l’insu ou sans l’autorisation des suspects. Néanmoins, nombreux sont ceux qui affirment qu’une technologie qui utilise des backdoors n’est, par définition, plus chiffrée de bout en bout et qu’elle constituerait une régression de la défense des droits et des libertés numériques.
5. Le facteur humain
L’erreur humaine est l’une des plus grandes menaces qui pèsent sur le chiffrement. Par exemple, on pourrait accidentellement exposer les clés de chiffrement ou se faire piéger en cliquant sur des liens malveillants qui installeraient des malwares.
La cryptographie du futur : comment protéger nos données à l’ère quantique ?
L’évolution de la cryptographie au fil des siècles témoigne de notre volonté de sécuriser nos données numériques. Dans un monde de plus en plus dépendant des technologies, la protection de nos informations personnelles n’a jamais été aussi importante.
Face aux menaces mentionnées ci-dessus et à d’autres enjeux majeurs, une nouvelle ère de sécurité numérique est née. Les experts abordent de nouveaux défis résolument en améliorant nos protections numériques grâce à des solutions innovantes. En voici quelques-unes :
La cryptographie post-quantique
L’informatique quantique est sur le point de révolutionner la cryptographie. Contrairement aux méthodes de chiffrement traditionnelles, qui reposent sur des algorithmes mathématiques complexes, l’informatique quantique soulève des défis inédits. Sa puissance de traitement menace de résoudre rapidement des problèmes mathématiques qui étaient jusqu’à présent insolubles avec des ordinateurs classiques.
La cryptographie quantique, une approche révolutionnaire, utilise les propriétés uniques des particules quantiques pour sécuriser les communications. Ce changement de paradigme permet d’abandonner les algorithmes mathématiques conventionnels pour utiliser une méthode de codage et de décodage infaillible. Les entreprises et les gouvernements investissent massivement dans la recherche et dans le développement de cette technologie afin d’exploiter pleinement le potentiel de la cryptographie quantique et post-quantique.
ExpressVPN est l’une des pionnières dans ce domaine. Notre société a récemment mis en place une protection post-quantique pour ses utilisateurs, disponible dans la dernière version de ses applications.
La blockchain
La blockchain, qui évoquait autrefois la cryptomonnaie, est devenue une technologie très élaborée aux multiples usages, dont le chiffrement. Sa conception décentralisée et l’utilisation de fonctions cryptographiques pour sécuriser les données en font un moyen de protection efficace contre toute intrusion.
Les smart contracts (contrats intelligents), une innovation majeure dans l’écosystème de la blockchain, ajoutent une couche supplémentaire de sécurité aux échanges de données. Ces protocoles auto-exécutoires mettent directement en application les termes d’un contrat, sans intermédiaire. La technologie blockchain progresse et pourrait devenir encore cruciale pour protéger les transactions et les données à caractère personnel dans le futur, en prévenant des cyberattaques telles que les attaques des 51 %.
Le chiffrement homomorphe
Le chiffrement homomorphe change la donne en matière de sécurité. Contrairement au traitement classique des données qui requièrent un déchiffrement, le chiffrement homomorphe permet d’effectuer des opérations directement sur les données chiffrées. Cette avancée garantit la fiabilité des opérations tout en préservant la confidentialité des informations correspondantes.
Alors que les entreprises sont confrontées à la demande croissante de services sécurisés basés sur les technologies du cloud et d’analyses de données, le chiffrement homomorphe devient de plus en plus courant. En permettant le traitement des informations cryptées, ce chiffrement établit un équilibre entre la confidentialité et la fiabilité des données. Cette technologie peut révolutionner des domaines d’activité comme la santé et la finance.
FAQ : À propos de la cryptographie
1. Comment fonctionne le chiffrement ?
Le chiffrement est un procédé qui transforme des données lisibles en un format illisible (texte chiffré) à l’aide d’un algorithme mathématique et d’une clé de chiffrement. Cela garantit la confidentialité de l’information, qui ne peut être consultée et comprise que par les personnes autorisées.
Il existe deux principaux types de chiffrement :
- Le chiffrement symétrique qui utilise une seule clé pour le chiffrement et le déchiffrement des données. Il s’agit de la méthode de cryptographie la plus courante. Elle est utilisée dans de nombreux systèmes, tels que les navigateurs web, les clients de messagerie électronique et les logiciels de cryptage.
- Le chiffrement asymétrique qui utilise deux clés différentes : une clé publique et une clé privée. La clé publique est utilisée pour crypter les données et la clé privée pour les décrypter. Le chiffrement asymétrique est souvent utilisé dans les signatures numériques et dans les protocoles de communication sécurisés.
Le chiffrement est l’un des éléments essentiels de toute activité numérique moderne, qu’il s’agisse de sécuriser les transactions en ligne ou de protéger les données et les communications confidentielles.
2. Comment fonctionne le chiffrement dans WhatsApp ?
WhatsApp s’appuie sur le chiffrement de bout en bout pour protéger les conversations des utilisateurs. Cette méthode de sécurité avancée est basée sur le Signal Protocol développé par Open Whisper Systems.
Chaque utilisateur dispose d’une clé privée et d’une clé publique, éléments clés de cette méthode de chiffrement. Lorsqu’un utilisateur lance l’application, une clé privée est automatiquement générée et stockée dans les bases de données de l’application elle-même. La clé publique est transmise simultanément avec le message au destinataire.
Le but de la clé publique est de chiffrer le message pendant sa transmission. Dès sa réception, le destinataire utilise sa clé privée pour décrypter le message. Comme les deux clés privées sont conservées dans les appareils des utilisateurs, l’accès non autorisé aux données par des tiers est bloqué. Seul le destinataire prévu peut lire les messages.
3. Les ordinateurs quantiques parviendront-ils à contourner les méthodes de chiffrement classiques ?
Oui, les ordinateurs quantiques peuvent déchiffrer de nombreux algorithmes couramment utilisés aujourd’hui. En effet, ils peuvent effectuer certains types de calculs mathématiques rapidement par rapport aux ordinateurs classiques. Par exemple, l’algorithme de Shor peut être utilisé pour la factorisation de nombres entiers plus rapidement que n’importe quel autre algorithme. Cet algorithme remet en question les technologies de chiffrement RSA, largement utilisé pour sécuriser les communications ou stocker des données.
Cependant, il est important de noter que les ordinateurs quantiques en sont encore à leurs débuts et qu’on ne sait pas encore quand ils seront assez puissants pour défier les algorithmes de chiffrement actuels. Les experts estiment qu’il faudra attendre 10 à 20 ans avant que les ordinateurs quantiques ne constituent une menace sérieuse pour les systèmes de chiffrement existants.
En attendant, les organisations et les utilisateurs peuvent prendre un certain nombre de mesures pour se protéger contre les ordinateurs quantiques. L’une des options consiste à utiliser la cryptographie post-quantique, qui est un type de chiffrement conçu pour faire face aux attaques quantiques. Une autre option consiste à utiliser la distribution quantique des clés (QKD), beaucoup plus résistante aux cyberattaques classiques et quantiques.
4. Quel est le type de chiffrement utilisé par le protocole https ?
HTTPS utilise le chiffrement TLS (Transport Layer Security) pour protéger les données. Ce type de chiffrement permet de sécuriser les communications dans un réseau informatique. Il succède au protocole SSL (Secure Sockets Layer).
TLS combine le chiffrement symétrique et le chiffrement asymétrique. Le chiffrement symétrique permet d’utiliser la même clé pour crypter et décrypter les données, tandis que le chiffrement asymétrique s’appuie sur deux clés différentes, une clé publique et une clé privée. La clé publique est utilisée pour crypter les données et la clé privée pour les décrypter.
Pour établir une connexion HTTPS, le client et le serveur négocient d’abord une clé de session à l’aide du chiffrement asymétrique. Une fois la clé de session définie, toutes les données transmises entre le client et le serveur sont cryptées à l’aide du chiffrement symétrique.
La TLS intègre également une authentification, qui aide le client à vérifier l’identité du serveur. Cette vérification s’effectue grâce à un certificat numérique délivré par une autorité de certification officielle.
5. Quel est le chiffrement le plus puissant ?
Le meilleur chiffrement est AES-256. Il s’agit d’un algorithme de chiffrement symétrique, considéré comme inviolable selon les normes actuelles. Il est utilisé par les gouvernements, les armées et les fournisseurs de VPN premium comme ExpressVPN afin de protéger les données confidentielles. L’AES-256 utilise une clé de 256 bits (2^256 ou 1.1 x 10^77 combinaisons possibles). Il s’agit d’un nombre extrêmement important, car il faudra des milliards d’années, même aux ordinateurs les plus puissants, pour décrypter le chiffrement AES-256.